Du poète connu sous le nom d’Homère, nous ne savons rien, mais à la lecture nous découvrons que ses deux épopées, l’Iliade et l’Odyssée, sont les œuvres fondatrices de notre littérature occidentale, depuis plus de 2500 ans. Et l’une d’elles, l’Odyssée, est à la naissance de tout ce qui, pour notre regard moderne, peut être rapproché du genre littéraire que nous appelons le roman.
Après une longue fréquentation de diverses traductions et exégèses, j’en ai entrepris et mené à terme la lecture directement dans le texte grec ancien. Ayant pénétré, par la lettre, dans l’esprit de l’œuvre, j’y ai découvert des subtilités inattendues… et que je tiens à faire partager.
Parcequ’en somme que reste-t-il dans la mémoire collective, de nos jours ? Au mieux l’histoire d’un aventurier coureur des mers et quelques anecdotes comme le Cyclope et son œil unique, la « tapisserie » de Pénélope. Alors qu’en réalité, sur les dix ans qu’il lui faudra pour rejoindre son royaume, Ulysse n’en passe même pas deux à naviguer.
Où s’est-il donc arrêté en chemin ? Non pas en des lieux connus autour de la Méditerranée, mais dans un« ailleurs », chez des êtres qui n’appartiennent pas au monde humain.
Et le seul vrai danger qui l’a guetté en permanence est celui de l’oubli. On découvre aussi que les plus puissantes personnalités rencontrées par Ulysse sont féminines.
L’Odyssée balance sans cesse entre les attirances de la séduction et la puissance de la décision, dans un univers où chaque personnage a ses zones d’ombre.
À l’opposé d’Achille, le monolithique héros de l’Iliade, ici le héros de l’Odyssée est « multiple » : Ulysse est tous les hommes, comme Hélène (personnage très présent dans ce poème, ce que l’on oublie en général) est toutes les femmes.
Homère nous conduit jusqu’à l’essence même de notre condition humaine, dans un texte composé avec une subtilité qu’envieraient les meilleurs scénaristes.
Bien qu’originaire du Massif Central, j’ai conduit toute ma vie professionnelle en Bretagne en tant qu'agronome. Ce métier peut vous sembler fort loin de la littérature grecque... mais en ma jeunesse j'avais suivi des études de lettres classiques, domaine qui m'était cher et auquel je suis retourné à la fin de mon activité d'ingénieur.
Je me suis alors consacré à la littérature, de trois façons :
1) en écrivant des romans (sept publications à ce jour)
2) en m'impliquant dans la vie du Festival de Littératures vagabondes Les Escales de Binic (dont je fus programmateur, puis vice-président, puis président) 3) en me replongeant dans la littérature grecque ancienne.
C’est ainsi qu’ayant fréquenté Homère pendant de nombreuses années dans diverses traductions et commentaires, j’ai pu m’immerger dans l’Odyssée de la meilleure façon qui soit : dans le texte grec ancien (Édition Oxford 1908) que j’ai la chance de savoir lire.
Une telle lecture, nécessairement très attentive, permet d’accéder à l’esprit même de l’œuvre et à ses subtilités.
Sur cette base je vous propose une synthèse des notes cumulées tout au long de cette lecture, sous la forme d’une conférence (appuyée par un diaporama) présentée debout, sans notes et de façon dynamique.